Dans un contexte où le désenchantement électoral gagne les esprits, l’image d’un homme avançant calmement vers une urne peut sembler anodine. Et pourtant, elle dit tout. Elle dit la persévérance d’une conscience, la fidélité à un idéal, la dignité d’un citoyen qui refuse la résignation.
« Les résultats sont déjà connus », entend-on souvent, comme une sentence fataliste justifiant l’abstention. Mais voter ne se résume pas à deviner un vainqueur : c’est un acte d’existence politique. C’est affirmer, face à l’arbitraire ou au simulacre, que la voix du peuple ne se confisque pas, même lorsqu’elle paraît étouffée.
Déposer un bulletin dans l’urne, c’est refuser l’invisibilité. C’est se souvenir que tant d’hommes et de femmes ont versé leur sueur et parfois leur sang pour que ce geste devienne un droit. Voter, c’est prolonger leur combat, non par illusion, mais par fidélité.
Dans certaines démocraties fragiles, où les institutions semblent capturées et les issues verrouillées, le citoyen lucide est tenté par l’indifférence. Pourtant, c’est dans ces moments précis que l’acte de voter prend sa dimension la plus noble : celle d’un témoignage.
Un témoignage de conscience, une protestation silencieuse, un refus du néant politique.
Voter, même sans illusion, c’est refuser d’abdiquer. C’est redire, obstinément, que la République n’est pas qu’un mot. Et que la citoyenneté, elle, ne se délègue pas.
Ce jour-là, le samedi 25 octobre 2025, à Londres, Simplice Ongui, auteur de “Les Électeurs de la République des Radiés”, a glissé son bulletin dans l’urne. Non pour croire aux promesses d’un système verrouillé, mais pour honorer sa foi dans le devoir citoyen.
Un geste simple, presque dérisoire aux yeux des sceptiques, mais chargé d’une signification profonde : celle d’un homme qui croit encore que la dignité d’un peuple commence par la fidélité à sa conscience.
Simplice Ongui
Directeur de Publication
Afriqu’Essor Magazine
Auteur de “Les Électeurs de la République des Radiés”
